Un signal d’alarme : les gestionnaires décrochent
En 2024, seulement 27 % des gestionnaires dans le monde se déclaraient engagés dans leur travail, une baisse de trois points en un an. Chez les employés sans fonction de gestion, ce taux reste stable à 18 %. Autrement dit : le décrochage est principalement porté par ceux qui dirigent les équipes.
Les gestionnaires de moins de 35 ans sont particulièrement touchés, tout comme les femmes occupant des rôles de gestion. La situation est critique dans les Amériques, où la proportion de gestionnaires affirmant « vivre une vie florissante » a chuté à 52 %, contre 61 % en 2021.
70 % de l’engagement d’une équipe dépend directement de la qualité du lien avec son gestionnaire.
Éléments clés à retenir pour les USA et le Canada :
- à égalité pour le pourcentage régional le plus élevé d'employés engagés

- pourcentage régional le plus élevé d'employés souffrant de stress quotidien

- troisième pourcentage régional le plus élevé d'employés épanouis

Un contexte organisationnel ultra-exigeant
Depuis cinq ans, les gestionnaires naviguent dans un environnement instable :
- départs massifs à la retraite et roulement élevé ;
- budgets restreints et restructurations fréquentes ;
- attentes grandissantes des employés en matière de flexibilité et de sens ;
- transformation numérique et arrivée rapide de l’IA.
Ils sont souvent perçus comme le « tampon » entre les décisions stratégiques et les réalités opérationnelles, sans nécessairement recevoir les ressources ni la reconnaissance pour soutenir ce rôle.

Et si la clé, c’était de mieux outiller les gestionnaires?
Le rapport identifie trois actions-clés à fort impact pour renverser la tendance :
1. Former chaque gestionnaire, même aux bases
À l’échelle mondiale, moins d’un gestionnaire sur deux a reçu une formation adaptée à son rôle. Pourtant, ceux qui ont été formés sont deux fois moins nombreux à être activement désengagés. Une formation concrète, axée sur les responsabilités réelles du rôle, peut suffire à faire une différence majeure.
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2. Développer des compétences de mobilisation et d'accompagnement
Le leadership traditionnel ne suffit plus. Les gestionnaires performants sont ceux qui savent mobiliser, écouter, soutenir, coacher. Ce n’est pas inné, ça s’apprend. Des formations ciblées permettent d’augmenter la performance des gestionnaires de 20 à 28 %.
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3. Intégrer le bien-être dans le développement professionnel
Les gestionnaires qui bénéficient à la fois d’une formation et d’un accompagnement en continu voient leur niveau de bien-être passer de 28 % à 50 %. Une telle progression n’est pas anodine : elle a des effets directs sur l’absentéisme, la qualité du climat de travail et la fidélisation des talents.
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Le message est clair : investir dans les gestionnaires, ce n’est pas un luxe
C’est une stratégie de survie pour les organisations qui veulent rester performantes, humaines et innovantes. Et c’est encore plus vrai ici, au Québec, où le stress en milieu de travail est reconnu comme un risque psychosocial (Loi 27, CNESST), et où les gestionnaires sont souvent les grands oubliés des plans de mieux-être.
Sources : State of the Global Workplace – Gallup, 2025
Photo de Vitaly Gariev sur Unsplash