Il a donc été proposé à François, en plus de ses objectifs personnels, de prendre en charge une nouvelle équipe de travail. On attend de lui qu’il remonte le moral de cette équipe, qu’il évite les départs et augmente la productivité.
Pour François comme pour beaucoup de gestionnaires, qui vivent la même réalité, commence un véritable casse-tête : comment gérer une équipe dans un contexte où les employés semblent de moins en moins impliqués tout en garantissant l’atteinte des objectifs de plus en plus ambitieux?
François se retrouve maintenant confronté à plusieurs questions, dont il n’a pas encore les réponses : comment vais-je « gérer efficacement » cette nouvelle équipe dans ce contexte, alors que tous ses membres sont si différents de son ancienne?
- Brigitte et Sylvain n’ont pas encore 25 ans et moi je suis à l’aube de ma quarantaine;
- Farid et Carlos ont travaillé à l’étranger de nombreuses années et ne semblent pas avoir une vision commune de leur mission;
- Isabelle souhaite mon poste et, selon moi, elle le mériterait avec son expérience bien plus grande que la mienne;
- Robert et Nicole sont démotivés depuis qu’on leur a demandé de revenir travailler au bureau 3 jours par semaine;
- etc.
Quel gestionnaire n’a pas été confronté à ce genre de questionnements?
Faire face aux défis
Il est en effet angoissant de faire face à de nouvelles responsabilités et de ne pas avoir toutes les réponses. D’autant qu’il est de plus en plus fréquent que des personnes se retrouvent à devoir gérer des équipes et à faire face à de nombreux défis (plein emploi, remise en question de l’importance de passer trop de temps au travail, volonté de concilier travail/famille…) qui viennent avec :
- des différences générationnelles ou culturelles;
- des employés qui ne partagent pas les mêmes valeurs ou visions de leurs responsabilités;
- des collaborateurs avec des personnalités et des expériences différentes;
- des motivations parfois difficiles à comprendre ou à accepter.
Pour répondre à ces défis, François, comme tous les autres gestionnaires, doivent comprendre que, pour être un bon gestionnaire d’équipe, si l’expérience dans un poste et les habilités naturelles aident, elles ne suffisent plus.
Comme dans le sport, certaines prédispositions vont faciliter et contribuer à la réussite dans la fonction, mais un certain nombre de connaissances et de savoir-faire sont indispensables pour mener à bien son rôle de leader.
Assurer la cohésion
Le leader d’aujourd’hui se doit d’être un véritable chef d’orchestre, puisqu’il doit être capable de favoriser l'autonomie, de rendre responsable chaque membre de l’équipe tout en donnant du sens.
Il a la lourde tâche d’assurer une cohésion et un engagement optimal de ses collaborateurs. Les événements de ces dernières années le mettent face à une nouvelle réalité qui consiste à bien gérer le télétravail ou le mode hybride. Au-delà de ça, on lui demande d’atteindre des objectifs et des livrables, ce qui l’oblige à bien gérer son propre temps et ses priorités.
Les employés manifestent de plus en plus d’autonomie et sont très sensibles à la manière dont ils sont encadrés. La reconnaissance du leader ne passe plus par l’autorité ou un titre, mais par l’épanouissement, le bien-être et l’apprentissage que leur offre leur superviseur ou leur environnement de travail.
Chaque membre de son équipe est unique
Le gestionnaire doit prendre conscience et accepter que pour bien gérer son équipe, cela passe avant toute chose, par sa capacité à prendre en considération les particularités de chaque personne.
- il aura à se familiariser avec de nouveaux comportements à adopter afin d'assurer sa crédibilité et se faire accepter auprès de tous;
- il devra acquérir et développer des attitudes qui donneront à chaque membre de son équipe l’impression qu’il est unique;
- il saura être à l’écoute de chacun afin d’utiliser les bons leviers pour les faire réussir et orienter leur énergie dans les bonnes directions;
- il aura une palette de techniques et de compétences pour créer les environnements propices à la motivation et à la collaboration;
- il comprendra que la manière de dire les choses sera souvent plus importante que le contenu et il trouvera pour chacun le bon message et la bonne approche;
- il réalisera qu’il n’y a pas un style de gestion, mais une adaptation permanente en fonction des individus, des tâches à réaliser et des objectifs à atteindre;
- il apportera le soutien nécessaire à chacun et encouragera le développement qui les fera évoluer en tant qu’individu.
François peut enfin dormir tranquille avec une équipe soudée et des employés engagés et motivés.
Pour aller plus loin :
Gestion d'équipe : acquérir les savoir-faire essentiels