Des années difficiles pour l’entrepreneuriat
Les temps sont durs pour les entrepreneurs et les professionnels qui ont beaucoup souffert durant la pandémie. Selon une étude conjointe du RJCCQ (Réseau des jeunes chambres de commerce du Québec) et de l’UQTR (Université du Québec à Trois-Rivières) réalisée auprès de 250 entrepreneurs et professionnels, la santé mentale de 57 % de ces derniers était jugée « mauvaise » ou « très mauvaise ». Afin de répondre à cette problématique, le RJCCQ a mis à la disposition de ses membres des cercles d’entraide, un réseau de bénévoles et une ligne téléphonique d’aide appelée Écoute-Entraide. À la sortie de la pandémie, le ratio des répondants qui déclaraient leur niveau de santé mentale comme « faible » avait diminué à 20 %.
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« Ce chiffre est encore beaucoup trop élevé. Est-ce normal que notre société accepte qu’un entrepreneur qui innove et qui crée de la richesse souffre autant? Absolument pas. » Pierre Graff, président de la RJCCQ. |
Selon lui, le manque de soutien aux entrepreneurs, l’absence de ressources en matière de développement de compétences et les tabous liés à la santé mentale sont les premiers responsables de ces chiffres. L’indice entrepreneurial, développé par le Réseau Mentorat, est en forte baisse : les individus hésitent davantage ou renoncent de plus en plus à se lancer en affaires qu’auparavant. Ces données inquiètent, si l’on se projette à long terme.
Le bon réflexe entrepreneurial : Développer son réseau
L’entrepreneur est parfois mal préparé à ce qui l’attend lorsqu’il se lance en affaires. Il devient ainsi vulnérable, conséquence d’un manque d’outils ou de compétences qu’il ne va pas chercher ailleurs, chez d’autres professionnels. D'ailleurs, le mentorat est un principe sous-utilisé au Québec. « Il y a des ressources disponibles, les mentors et les coachs sont là pour vous aider, il n’en tient qu’à vous d’aller chercher ces alliés afin de solidifier votre cheminement », avance Pierre Graff. Certaines études révèlent également que l’entrepreneur a tendance à sous-estimer le développement de son réseau et la force de celui-ci.
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« L’idéal pour l’entrepreneur serait d’abord de développer son réseau le plus proche : son équipe » Cyril Vulgarides, PDG de Technologia |
Apprendre à travailler ensemble, à déléguer et à inspirer son équipe malgré les réussites et les échecs, ce n’est pas toujours facile, mais ça fonctionne. On parle souvent (et trop souvent!) de leadership, mais nous pourrions le résumer par la capacité d’un entrepreneur ou d’un professionnel à motiver son équipe et créer ensemble, à mener des projets à bien et résoudre des problèmes. Dans le cas présent, le leadership repose d’abord sur la mission que se donne l’entreprise, son « pourquoi ». Cette compétence se développe et il est du rôle de l’entrepreneur d’aller chercher les outils pour y parvenir.
Miser sur le développement des compétences
Le sondage « Travailler ensemble » mené conjointement par le RJCCQ et la firme Léger Marketing a sondé en 2022 un bassin de jeunes employés et professionnels. Les résultats démontrent que 80 % des répondants souhaitent que leur employeur paie de la formation afin de prioriser le développement de leurs compétences. Sur ce nombre, 51 % désirent être mieux formés dans leurs tâches quotidiennes (hard skills), 17 % sur le développement personnel (soft skills) et le reste des sondés souhaitent se professionnaliser afin de suivre la transformation numérique. Le sondage révèle également que l’employeur est conscient que des ressources existent afin de subventionner le développement de compétences de ses employés, mais cela ne semble pas être un réflexe chez lui. « Il y a une corrélation entre la productivité des employés et leur bonheur au travail. L’employé ne devrait pas hésiter à interroger son employeur au sujet de la formation puisqu’il souhaite évoluer au sein de l’entreprise et devenir une meilleure version de lui-même », mentionne Pierre Graff.
La bonne nouvelle : Tout peut s’apprendre et se développer
Nous le mentionnions plus tôt, le professionnel et l’entrepreneur peuvent se faire accompagner afin de développer des compétences professionnelles précises, mais également son esprit critique, son leadership afin de mener ses projets à bon port, sa vision d’affaires et même son empathie! La seule bonne motivation d’un employé est intrinsèque, ce n’est pas à l’entrepreneur de l’imposer ou de « forcer » une vision à laquelle ses équipes n’adhèrent pas naturellement. N’oublions pas que l’être humain est d’abord « relationnel » et qu’il a besoin de se reconnaître dans sa communauté. La cohésion et l’esprit d’équipe contribueront sans doute à la réussite de plusieurs projets. Et la bonne nouvelle dans tout cela, ce sont des compétences que l’entrepreneur peut apprendre à développer. À vous de jouer!
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