L’IA, une boîte à outils aux multiples visages
L’IA, ce n’est pas une seule technologie, mais une palette d’outils adaptés à des besoins variés. Pour n’en citer que quelques-uns : les robots conversationnels (chatbots) améliorent le service client, les algorithmes d’apprentissage machine (machine learning) prédisent les tendances du marché, et les systèmes de vision par ordinateur (computer vision) optimisent la qualité en usine. Ces outils ne remplacent pas les humains : ils les assistent, les libèrent des tâches fastidieuses et leur permettent de se concentrer sur ce qui demande créativité et jugement.
Surtout, L’accessibilité et la relative facilité d’utilisation des outils grand public en a permis une adoption assez fulgurante. Pas besoin d’être ingénieur informaticien pour en tirer profit, si des élèves s’en servent au Cegep et à l’université pour les aider dans leurs travaux, les PME peuvent certainement en faire autant pour optimiser leurs opérations, non ?

Mais attention, l’IA n’est pas une baguette magique. Elle excelle dans les tâches répétitives et basées sur des données, mais elle montre ses limites dès qu’il s’agit d’empathie, de leadership ou de résolution de problèmes complexes. En clair, elle ne remplacera pas votre meilleur gestionnaire ni votre designer star.
Pas pour l’instant en tout cas si l’on en croit les prévisions de Statistiques Canada quant à la part de main d’œuvre susceptible d’être impactée par l’IA, par catégorie professionnelle.

Les emplois en mutation : une opportunité plutôt qu’une menace
Oui, certains postes sont plus exposés à l’automatisation. Les tâches manuelles répétitives, comme celles de l’assemblage ou de la logistique, ou encore les tâches administratives simples, comme la saisie de données, sont en première ligne.

Mais plutôt que de voir cela comme une menace, pourquoi ne pas y voir une opportunité ?
L’étude de l’Institut du Québec le confirme : les emplois de demain demanderont des compétences différentes. Superviser, analyser et interpréter les résultats produits par l’IA deviendra une habileté clé. Par exemple, un employé en logistique pourrait passer de la gestion manuelle des stocks à l’analyse des données de chaîne d’approvisionnement pour optimiser les flux.

Secteurs les plus à mêmes de développer de l’automatisation (en nombre de travailleurs concernés) - Source : Statistique Canada, recensement du Canada 2021 (compilation spéciale)
La clé pour rester dans la course : la formation continue
Pour accompagner cette transition, la formation continue est essentielle. Les travailleurs doivent acquérir de nouvelles compétences, comme la gestion des outils d’IA, l’analyse de données ou même la programmation de base. Mais les PME ont aussi un rôle crucial à jouer : investir dans la formation de leurs équipes et les accompagner dans cette transformation.
Imaginez une entreprise qui forme ses employés à utiliser un nouvel outil d’IA pour la gestion des stocks. Non seulement elle augmente sa productivité, mais elle renforce aussi la fidélité et la motivation de ses équipes.
L’impact pour les PME : productivité et compétitivité
Pour les PME, l’IA est une chance unique de se démarquer. En automatisant les processus chronophages, elles peuvent réduire leurs coûts, améliorer la qualité de leurs produits et services, et se concentrer sur l’innovation. Par exemple, une entreprise manufacturière pourrait utiliser l’IA pour prédire les pannes de machines et éviter les arrêts de production.
Les gains de productivité sont réels et représentent une vraie opportunité alors que le Québec et le Canada affichent un retard de productivité face aux autres pays industrialisés. Selon l’Institut du Québec, l’IA pourrait booster la compétitivité des entreprises québécoises en leur permettant de faire plus avec moins. Mais pour en tirer pleinement parti, il faut agir dès maintenant, sans toutefois confondre vitesse et précipitation.
L’IA pour l’IA peut, en effet, ne pas avoir les résultats espérés :
- Automatiser des postes à faible ajoutée ne fera pas gagner significativement en productivité
- Simplement substituer des emplois aura des conséquences sur la reconversion des personnes occupants ces postes
Aujourd’hui les prévisions d’adoption et de gains en productivité concernent surtout les grandes entreprises (qui disposent de l’expertise et ont accès aux ressources et au financement). C’est très regrettable car les PME représentent l’essentiel des organisations et 50 % du PIB[i] ; et que des programmes existent pour les aider à commencer leur transformation. Une transformation vers l’IA qui gagne à être encadrée pour s’assurer qu’elle est alignée avec les objectifs d’affaires et que les gains se feront au niveau de l’organisation bien sûr, mais des équipes et du pays aussi.

Les risques et les freins
Il ne suffit pas de vouloir déployer de l’IA pour que cela se concrétise, certains facteurs peuvent en limiter le développement.
- L’inertie propre à l’entreprise : incapacité à changer ou créer les processus, résistance au changement…
- Difficulté techniques et règlementaires : contraintes légales propres à certains secteurs, complexité croissante des modèles d’IA, hausse des coûts de développement…
- Focus sur l’automatisation : remplacement de main d’œuvre et non création de nouvelles tâches productives, pas de plan de développement des compétences des employés…
On ne peut non plus passer sous silence la crainte de certains de se voir remplacer purement et simplement. Bien que parfaitement compréhensible, la réalité est plus nuancée : l’IA automatise surtout des tâches spécifiques et non des postes au complet. Le fait qu’un type d’emploi soit touché par l’arrivée de l’IA ne veut pas dire qu’il va disparaître, plus souvent qu’autrement cela provoque une amélioration de la qualité de l’emploi.
Au risque de se répéter, le développement d’une IA qui va favoriser le soutien ou la création d’emploi (vs une Ia de substitution), passe par :
- Des politiques et règlements en ce sens (incitatifs fiscaux, programmes d’accompagnement)
- Des plans de développement des compétences des travailleurs et travailleuses (pour leur permettre d’être plus résilient face aux transformations du marché du travail et aux avancées technologiques)
Une transformation à mener ensemble
La révolution de l’IA ne se fera pas sans les travailleurs. Elle doit être inclusive, collaborative et accompagnée. Les PME québécoises ont tout à gagner à intégrer l’IA de manière stratégique, en formant leurs équipes et en repensant leurs processus.
Et si vous commenciez aujourd’hui ? Un programme d’accompagnement en transformation numérique orienté sur l’IA pourrait être votre tremplin vers une entreprise plus agile, plus compétitive et plus humaine.
Pour aller plus loin :
Activation IA
Source : Répercussions de l’automatisation et de l’IA sur la main-d’œuvre au Québec (Institut du Québec)
[i] Gouvernement du Canada - Principales statistiques relatives aux petites entreprises 2022