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Comment prendre le contrôle de votre stress et en devenir maître

Sylvie Boisvert
Comment prendre le contrôle de votre stress et en devenir maître

Saviez-vous que le stress est un mécanisme de survie, une réaction normale de notre corps qui en a besoin pour fonctionner? Selon la nature du stress et les raisons de son apparition, plusieurs techniques existent afin de rester maître de ses émotions. Lorsque le stress nous submerge et que nous perdons nos moyens, c’est notre perception des événements qui va déterminer comment nous y faisons face. Sylvie Boisvert vous donne des pistes de réflexion sur les bonnes attitudes à adopter face à une situation stressante.

Le stress est omniprésent dans notre société qui prône compétitivité et performance. Nous y sommes tous confrontés au quotidien. Qu'elles soient de performance, financière, de la société, du temps ou des relations, les pressions qui nous entourent peuvent devenir un fardeau où le stress peut vite s'imposer et finalement rester durablement dans nos vies. Il est donc important de s’en préoccuper, car le stress peut avoir des impacts psychologiques et physiques non négligeables (affaiblissement du système immunitaire, perte ou prise de poids, effets négatifs sur nos relations) et finalement avoir une emprise sur l’ensemble de notre vie.

Qu’est-ce que le stress ?

Selon l’OMS, le stress apparaît chez une personne dont les ressources et stratégies de gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui lui sont imposées. En d’autres termes, le stress est une réaction de l’organisme pour s’adapter à son environnement, qu’il soit bon au mauvais.

Comment différencier le bon stress du mauvais ?

Comme nous devons composer avec le stress au quotidien, l’enjeu est de distinguer le bon stress du mauvais. Le bon stress relève d’événements perçus comme des défis, que l’on pense surmontables. Ce bon stress anime des notions comme la motivation, le désir de réussite, l’intérêt, le dépassement de soi et la persévérance.
Le mauvais stress, quant à lui, survient à des moments où l’on se sent dépassé par les événements. Notre capacité d’adaptation est mise à rude épreuve, le mauvais stress embarque et provoque l’angoisse, la peur d’échouer, le syndrome de l’imposteur, l’irritabilité ou la difficulté à se concentrer.

Concentrons-nous sur le mauvais stress qui peut revêtir plusieurs réactions différentes selon les perceptions de chacun. On peut cependant identifier trois phases courantes communes à chacun. Prenons l’exemple d’un collègue de travail avec qui vous avez l'habitude de collaborer et qui se fait licencier sur le champ.

  1. La phase d'alarme se manifeste quand un événement inattendu survient. Vous êtes sidéré par la nouvelle au point d’en perdre vos moyens et de ne plus savoir quoi faire.
  2. La phase de résistance où vous serez tenté de fuir la situation qui vous dépasse. Vous n’osez pas dire non aux projets qui vous sont donnés à la suite du licenciement de votre collègue, car vous avez peur de vous faire licencier également. Vous pouvez souffrir d’anxiété face à cette situation qui demeure dans le temps.
  3. La phase d’épuisement où vous banalisez ce que vous subissez. Vous croulez sous les projets, les dossiers s'empilent et vous ne comptez plus vos heures. Vous ne faites plus du tout face à la situation qui devient hors de contrôle et vous ressentez déjà les effets d’un épuisement professionnel.

Le stress de performance, les clés pour y remédier

Le stress de performance prend une place particulièrement importante aujourd’hui, alors que notre environnement change de plus en plus vite et où les entreprises doivent conjuguer avec des défis plus nombreux qui se succèdent plus rapidement. Ces changements ont un impact réel sur le ressenti des employés. Êtes-vous perfectionniste de nature ou souffrez-vous du syndrome de l’imposteur (vous pensez que vous n'êtes pas à votre place et avez l’impression de tromper les gens tout en craignant qu'ils s’en rendent compte)? Si oui, vous vivez sûrement un stress de performance.

Pas d’inquiétude, il existe des solutions pour diminuer ce stress. Tout d’abord, il s’agit de bien identifier vos objectifs qui doivent être SMART (Simple, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel) et clarifier ce que l’on attend de vous. Ensuite, vérifiez que vous êtes bien en phase avec votre environnement, vos compétences et votre rôle. Dans le cas où votre poste a évolué, votre gestionnaire et vous-même avez peut-être une perception différente de vos livrables. Établir un profil de compétences pourrait clarifier les choses et suivre de la formation pourrait développer les nouvelles habiletés devenues nécessaires. 

Vous n’êtes pas certain de savoir vous positionner par rapport à tout ça? Posez des questions à votre chef d’équipe pour éviter les zones floues. Le but est de passer de la performance propulsée par la peur, à la contribution propulsée par le cœur.

C’est vous qui avez la solution – soyez acteur de votre changement

Le stress est-il un mal nécessaire? En fait, il ne tient qu’à vous de choisir comment réagir aux événements! Reprenons notre exemple de votre collègue licencié. Voici trois points à considérer devant cette situation:

  1. Identifier le problème et l’utiliser comme un tremplin pour retourner cette situation négative à votre avantage. Vous êtes paniqué par le licenciement de votre collègue et vous avez peur d’être le prochain. Est-ce vraiment le cas? Avez-vous bien identifié la cause du licenciement (faute, mésentente personnelle...)?
  2. Identifier l’opportunité cachée pour changer sa perception du problème. Certes vous ne pouvez toujours pas dire non, mais avez-vous réfléchi à des alternatives en les partageant avec votre supérieur? Il peut être décidé que les dossiers soient partagés entre les membres de l’équipe. Vous pourriez aussi suivre de la formation afin d’acquérir de nouvelles compétences en lien avec vos nouveaux livrables. Enfin, vous pouvez suggérer de recruter une personne qui viendra s’ajouter à votre équipe.
  3. Apprendre de la situation afin d’éviter de la reproduire dans le futur. En vous posant ces bonnes questions et à voir le problème positivement, vous vous prémunissez d’un éventuel épuisement professionnel.

Gérer son stress avec des actions simples…

Notre corps sécrète du cortisol, l’hormone du stress, toute la journée en petite quantité. Nous en avons besoin pour bien fonctionner et être actif toute la journée. Quand vous sentez qu’une situation stressante survient, prenez quelques minutes pour faire de grandes inspirations et expirations. Ces exercices respiratoires vont permettre l’ouverture du diaphragme et ainsi la libération de l’hormone du bien-être, la DHEA, par les glandes surrénales. Votre taux de cortisol reviendra à un niveau plus normal et votre sensation de stress disparaîtra progressivement.

Conclusion

Modifier sa relation au stress et adopter des bases saines de vie ne sont pas des changements qui se font rapidement. Il convient avant tout de changer sa façon de penser, d’y aller par étapes et surtout de prendre son temps pour ne pas se décourager et retrouver un certain équilibre. Ce serait dommage d’être stressé à…ne plus vouloir être stressé!

Pour aller plus loin :

Gestion du stress : garder le contrôle en toutes circonstances

 

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(Photo by Jay Lamm on Unsplash)